L'unification italienne a eu lieu lorsque des millions d'Italiens ont quitté la péninsule: c'est la période dite de la« grande émigration», qui a duré jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.
Le débat parlementaire reflète les différentes interprétations du phénomène, considéré tantôt comme un problème, tantôt comme une ressource. La Première Guerre mondiale représente une césure, après quoi, avec la montée du régime fasciste, l'émigration est instrumentalisée et canalisée vers l'intérieur et les colonies. Après la Seconde Guerre mondiale, les flux migratoires vers les pays étrangers reprennent: la saison des accords bilatéraux entre l'Italie et les États accueillant des travailleurs italiens commence.
Entre-temps, jusque dans les années 1970, le mouvement migratoire du sud vers le nord de la péninsule s'est amplifié, notamment vers les villes du triangle industriel (Milan, Turin, Gênes). Depuis le milieu des années 70, l'Italie a inversé son flux migratoire et, de pays d'émigration, elle est devenue un pays d'immigration, un phénomène qui se poursuit encore aujourd'hui, parallèlement à la reprise du mouvement de sortie des Italiens, surtout au sein de l'Union européenne, depuis la deuxième décennie du nouveau millénaire.
Les visiteurs sont invités à se promener le long d'une ligne du temps retraçant les principales étapes du débat politique, la naissance de la législation sur l'immigration et les effets sur la vie des Italiens et des Italiennes. Ils peuvent ensuite entrer dans le «théâtre de la politique», où les différentes positions politiques au fil des décennies sont présentées au moyen d'une installation multimédia immersive.
Le Royaume d'Italie est né. Le ministre de l'intérieur fait pression pour refuser les passeports à ceux qui n'ont pas l'argent pour voyager ou à ceux qui ne s'expatrient pas pour le travail.
La loi Crispi du 30 décembre proclame la liberté d'émigrer, réglemente les activités des agents d'émigration et régit le contrat de transport maritime. Les femmes mariées peuvent partir mais seulement avec le consentement de leur mari.
Avec la loi «Dispositions législatives sur l'émigration», l'émigrant acquiert des droits. Le Commissariat général à l'émigration est créé, des bureaux d'assistance et des inspecteurs sont installés dans les ports de départ.
Le premier congrès des Italiens de l'étranger se tient à Rome, au cours duquel le droit de vote des émigrés est réclamé.
Le «Testo Unico dei provvedimenti sull'emigrazione e sulla tutela giuridica degli emigranti», aboli en 1928, a introduit le passeport rouge pour les expatriés pour le travail.
Le Commissariat général à l'émigration est supprimé et la Direction générale des Italiens à l'étranger est créée. Ils essaient de cacher les problèmes économiques qui poussent les Italiens à quitter l'Italie.
Le fascisme limite l'émigration à l'étranger en la dirigeant vers les colonies. Ils ont créé le Commissariat aux migrations et à l'établissement intérieur.
L'Allemagne nazie et l'Italie fasciste signent le premier accord de transfert de main-d'œuvre italienne : plus de 500 000 Italiens passent dans le Reich entre 1938 et juillet 1943.
Après la Seconde Guerre mondiale, les flux migratoires internes et externes ont repris et des accords entre les États, dont la France, ont été conclus.
Le 1er janvier, la Constitution de la République italienne est entrée en vigueur. L'article 35 « reconnaît la liberté d'émigration, sous réserve des obligations établies par la loi dans l'intérêt général, et protège le travail italien à l'étranger».
Les migrations internes se font vers Rome et le triangle industriel nord. Plus de 3 700 000 personnes se déplacent.
Le solde migratoire en Italie a changé: pour la première fois, le nombre de personnes qui s'expatrient est inférieur à celui des personnes qui reviennent. La présence de citoyens de pays du monde entier est également en augmentation.
Le Comité interministériel de l'émigration est créé. Les régions mettent en place leurs propres conseils et comités pour soutenir leurs citoyens vivant à l'étranger.
L'Italie signe les accords de Schengen qui prévoient la libre circulation des personnes entre les pays participants. L'AIRE, le registre national de la population italienne résidant à l'étranger, est également créé.
Le traité de Maastricht marque la naissance de la citoyenneté européenne : il y a une liberté de circulation dans les États membres. La possibilité d'acquérir la nationalité italienne est étendue aux descendants d'émigrants.
Le droit de vote est étendu aux citoyens italiens à l'étranger. La circonscription d'outre-mer est divisée en quatre divisions: 1) Europe, 2) Amérique du Sud, 3) Amérique du Nord et centrale, 4) Afrique, Asie, Océanie et Antarctique.
Au 1er janvier 2022, 5806068 citoyens italiens étaient enregistrés auprès de l'AIRE, soit 9,8% des plus de 58,9 millions d'Italiens résidant en Italie.